lundi 9 avril 2012

Krishnamurti - Se changer pour changer le monde


Un nouveau texte de Krishnamurti qui peut aider à dépasser les contraintes quotidiennes et à libérer les forces d'une révolution intérieure qui nous permettront de faire revivre ce monde.

Ce dont nous avons besoin c'est de quelque chose de totalement neuf : une révolution, une mutation de la psyché elle-même. Le vieux cerveau ne peut absolument pas résoudre le problème des relations humaines. Le vieux cerveau est asiatique, européen, américain ou africain. Nous nous demandons, en somme, s'il est possible de provoquer une mutation des cellules cérébrales elles-mêmes.

Demandons-nous encore une fois, maintenant que nous sommes arrivés à mieux nous comprendre nous-mêmes, s'il est possible à un être humain qui vit quotidiennement une existence ordinaire dans ce monde brutal, violent, cruel — dans ce monde qui, devient de plus en plus efficient, donc de plus en plus cruel — s'il lui est possible de provoquer une révolution, non seulement dans ses rapports extérieurs, mais dans le champ de son penser, sentir, agir, réagir.

Tous les jours nous lisons que des actes épouvantables sont commis dans le monde, comme conséquence de la violence de l'homme. Vous pouvez dire : « Je n'y peux rien » ; ou : « Comment pourrais-je influencer le monde ? ». Je pense que vous pouvez l'influencer considérablement si, en vous-mêmes, vous n'êtes pas violents, si vous menez réellement, chaque jour, une vie paisible, non compétitive, une vie sans ambition ni envie, qui ne crée pas d'inimitiés. De petits feux peuvent devenir un brasier.

Nous avons réduit ce monde à un état de chaos par nos activités égocentriques, par nos préjugés, nos haines, nos nationalismes, et lorsque nous disons que nous n'y pouvons rien, nous acceptons le désordre en nous-mêmes comme étant inévitable. Nous avons brisé ce monde en morceaux et si nous-mêmes sommes brisés, fragmentés, nos rapports avec le monde le seront également. Mais si, dans nos actions, nous agissons totalement, nos rapports extérieurs subiront une formidable révolution.

En somme, tout mouvement valable, toute action ayant une vraie portée doivent commencer en chacun de nous. Je dois, pour commencer, me changer moi-même. Je dois percevoir la nature et la structure de mes rapports avec le monde, et dans le fait même de les « voir » est le « faire » ; dès lors moi, en tant qu'être humain vivant dans le monde, j'engendre une nouvelle qualité, une qualité qui, à mon sens, est celle d'un esprit religieux.

Un esprit religieux est totalement différent de celui qui croit en une religion. On ne peut pas être religieux et en même temps hindou, musulman, chrétien, bouddhiste. Un esprit religieux n'est pas à la recherche de quelque chose, il ne peut faire aucune expérience avec la vérité, car elle n'est pas une chose qui puisse être dictée par le désir ou la souffrance, ni par un conditionnement, hindou ou autre. L'esprit religieux est un état d'esprit en lequel il n'y a aucune peur, donc aucune croyance d'aucune sorte, mais seulement ce qui « est », ce qui est, en tout état de fait.

A revoir : Un ami, un arc, des flèches

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