mardi 15 novembre 2011

Le journaliste qui se réveille


Il a dû être bien frustré lors du dernier G20 pour faire une telle prise de conscience. Son honnêteté intellectuelle est à saluer.
L’histoire est intéressante en ce qu’elle est révélatrice de la façon dont le pouvoir considère la presse : car il ne s’agit absolument pas d’assurer la sécurité des délégations. Nous ne représentons pas un danger, pas plus que notre lobbyiste amical. Mais lui, il a le droit de rencontrer les délégations en zone 1, librement. Les journalistes surtout pas. Ils ont seulement droit à la salle de presse où ils ne peuvent voir personne (suivre un G20 ne représente vraiment aucun intérêt : les dépêches sont largement suffisantes). Comme cela l’information est étroitement contrôlée : pas de risque qu’un bavard se laisse aller à une confidence hors du contrôle de l’Élysée. La presse est simplement tolérée afin qu’elle reproduise les communiqués officiels et les mises en scène qu’on organise pour elle : par exemple, la conférence de presse de jeudi matin de Barack Obama et de Nicolas Sarkozy n’était accessible qu’à un « pool » de journalistes soigneusement choisis. Le bon peuple, lui-même soigneusement tenu à l’écart des grands de ce monde, n’aura ainsi connaissance que d’une ombre de la réalité. Les journalistes, on les parque, on les coupe d’accès aux sources et, parfois, on les met sur écoute. Pour le bien de la démocratie, j'imagine. 

D'autres sortiront-ils de leur léthargie aussi? 

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