mercredi 23 mars 2011

GEAB - Le Japon et la crise systémique globale


Le nouveau GEAB est sorti. J'avais évoqué cette lettre d'analyse en novembre dernier et le titre en était "Alerte crise systémique globale - Début 2011" (lien). Nous y sommes. Avec un facteur aggravant, la situation au Japon.
Une analyse cohérente et conséquente sur les impacts financiers et économiques mondiaux.

Au-delà de ses tragiques conséquences humaines (1), la terrible catastrophe qui vient de frapper le Japon va se révéler le choc fatal pour le marché chancelant des bons du Trésor américain. 

La triple catastrophe qui vient de frapper le Japon (tremblement de terre, tsunami et accident nucléaire) constitue un événement crucial qui va accélérer et intensifier la crise systémique globale, et en particulier le processus de dislocation géopolitique mondiale. L'ampleur des destructions, le choc direct sur les infrastructures énergétiques de la troisième (ou quatrième économie de la planète (9)), la gravité des accidents dans les centrales nucléaires (10), constitue l'un de ces chocs majeurs auquel le système international actuel n'est plus capable de résister 

En ce qui concerne l'inflation mondiale, on peut déjà identifier cinq canaux par lesquels la crise japonaise va renforcer les pressions inflationnistes actuelles :

1. le coup d'arrêt brutal au développement des politiques d'équipement en nucléaire civil sur l'ensemble de la planète (14) qui va rapidement accroître la pression sur les prix du pétrole (15), du gaz et du charbon
2. la pénurie de nombreux composants électroniques vitaux qui va générer une hausse des prix des équipements électroniques (des ordinateurs en passant par les TV à écrans plats (16)) du fait des coupures d'électricité qui affectent les usines et de la désorganisation des transports (17)
3. une pression accrue sur les prix alimentaires et énergétiques (18) mondiaux du fait d'un accroissement significatif des importations alimentaires du Japon (notamment du riz) puisque la région touchée est l'une des grandes régions agricoles du pays (voir carte ci-dessous)
4. un nouveau recul de la globalisation économique suite aux conséquences mondiales du quasi-arrêt de l'économie japonaise, championne à la fois des exportations et du « flux tendu » (19), qui va limiter d'autant l'effet « déflationniste » des échanges mondialisés (20)
5. et enfin, un double phénomène de perte de valeur du Yen du fait d'injections massives de liquidités par la Banque du Japon et du renchérissement direct du « loyer » de l'argent au niveau mondial (hausse des taux) à cause des besoins gigantesques du Japon pour assurer sa reconstruction 

[Si Tokyo est évacué pour cause de contamination radio-active, cela aura pour conséquence] une disruption immédiate des marchés économiques, financiers et monétaires mondiaux. Il n'y a tout simplement pas de « plan B » à un « arrêt brutal » du nœud global que constitue Tokyo et sa région. 
L'article

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