mardi 23 novembre 2010

L'Euro et l'Europe au bord du précipice

 Paul Jorion

C’est un homme surprenant pour les français car il s’occupe de « tout » : anthropologue et sociologue, spécialisé dans les sciences cognitives et l’économie, mais pour vous rassurer l’anthropologie comporte plein de chiffres de statistiques aussi. En fait c’est un matheux. Il a même été trader. Il doit être à peu près le seul dans le monde à avoir prédit la crise des subprimes (à l’origine de la crise actuelle). Donc on peut, je suppose, lui faire confiance sur ses prévisions d’avenir et les solutions qu’il préconise. Source

Suite au renflouage de l'Irlande, après la Grèce il nous fait parvenir ce message dans son blog
Ils étaient seize dans la zone euro. Avec un peu d’aide du Fonds Monétaire International, ils se sont mis ensemble pour aider l’un d’entre eux, la Grèce. Ils sont restés quinze aveugles à soutenir un paralytique.
Ils étaient quinze pays encore debout dans la zone euro. Avec un peu d’aide du Fonds Monétaire International, du Royaume-Uni et de la Suède, ils se sont mis ensemble pour aider l’un d’entre eux, l’Irlande. Ils sont restés quatorze aveugles à soutenir deux paralytiques.
Ils sont quatorze encore debout. Et il est facile d’imaginer la suite. Il est facile de l’imaginer en novembre puisqu’on l’entrevoyait déjà en février. J’écrivais le 25 février dans Feu en la demeure : « Vous ne sauverez pas la Grèce en lui enjoignant de baisser le salaire de ses fonctionnaires. Vous ne sauverez pas la Grèce en l’encourageant à combattre la fraude fiscale. Vous ne la sauverez pas non plus en créant une… cagnotte (on tombe ici dans le dérisoire !) ». Et j’ajoutais, reprenant mes propos dans l’émission « The Debate » sur France 24, le 3 février : « Cette fois, ce n’est plus 1) Bear Stearns, 2) Lehman Brothers, 3) Merrill Lynch, c’est 1) Grèce, 2) Portugal, 3) Espagne ».
Ils sont quatorze encore debout. Et le Portugal et l’Espagne sont très pâles depuis déjà février. La méthode n’est pas la bonne. Est-ce vraiment si difficile à comprendre ?

Et si certains doute encore de l'enjeu, lisons Herman Van Rompuy, le président de l'Union européenne

Nous devons tous travailler de concert afin de permettre à la zone euro de survivre. Car si la zone euro ne survit pas, l'Union Européenne ne survivra pas non plus.

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